Rencontre 10

L' inépuisable
suite

Il y a des blessures ouvertes, il ya des blessures fermées. C'est comme les fractures. Il en existe même avec déplacement. D'ailleurs, elles le sont presque toutes. On est blessé à l'âme et c'est le coeur qui saigne. De toute façon, c'est toujours lui. Le centre, l'aboutissement et l'origine. C'est au coeur que se rassemblent les souffrances dans une convergence indispensable, vitale, car lui seul a le pouvoir d'enfanter les guérisons. Même les plus inconcevables.

Le coeur est un alchimiste, et bien que rien ne soit jamais acquis, il est le tangible noyau duquel jaillissent parfois de vrais geysers de grâce, de prodigieuses amnisties.

Il y a des blessures fermées. En apparence. Mais au dedans, elles suintent infatiguablement. On s'accoutume à leur permanence, comme on s'habitue au brouillard quand on habite entre Rhône et Saône, en lisière de la Dombes.
Elles diffusent leur grisaille, se riant de nos colmatages qui forcément fissurent.
Parade bien fragile, nous baillonnons parfois leur écoulement à deux mains, dans une attitude instinctive, complètement désappropriée à la manifestation des dommages. Alors qu'il conviendrait de tarir la source pour faire taire le ruisseau.
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Il arrive pourtant que certaines passent inaperçues tellement elles sont grimées, mais leurs empreintes se lisent en majuscules par ceux qui connaissent cet alphabet. Nous y sommes tous initiés à certains moments de la vie, quand le malheur nous assigne à lui rendre des comptes et que le sort nous impose sa dîme. Payable uniquement en monnaie de douleur. Tous nous connaissons ce tribut. Mais tous, nous n'avons pas la même faculté de l'intérioriser, ni de l'évacuer.
Pour les uns, ce tourment sera soigneusement tu, barricadé au fond de leur chambre secrète, pour d'autres, il tâchera de se balbutier quand la brûlure s'avivera au vent d'autres inquiétudes. Pour ne pas imploser.
Selon le reflet du miroir, le tempérament ou bien l'état d'âme, ces réminiscences se gèrent avec plus ou moins de labeur. Mais toujours sombrement.

Il y a les blessures ouvertes, celles qu'on ne peut masquer tant elles sont vivantes, tant leur béance est manifeste.
Elles offrent leur abîme à tout venant, aux regards interdits qui se figent et se pressent. Le vent s'y engouffre dedans pour y faire résonner son chant et y répandre ses échos.
Celles-ci se reconnaissent comme telles, ayant franchi le cap des maux inexprimables. Cependant, c'est souvent par elles que nous pouvons aborder l'espérance, et justement par leur béance que nous pouvons oser notre abandon.
leur vacuité est un tel espace que seul Dieu a pouvoir de combler. Dieu a des largesses infinies, insoupçonnables !

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Ne jamais être vide d'amour. Quand on n'a pas d'amour, on est aride, sans vie. Quand on n'a plus d'amour, on est désabusé, amer, parfois même cynique. Pour ne pas s' échouer sur ces aigres écueils, il nous faut revenir à Dieu, inlassablement. Comme on revient au port pour se ravitailler, comme on revient au nid pour se nourrir de réconfort. Dieu est notre garde-fou. Il nous garde, fous que nous sommes car il est fou de nous.

S'il Te plaît, conduis-moi et ne m'éconduis pas.

Dans une grotte au flanc de la montagne, sous une tente aux confins du désert, dans un abri au coeur de la cité. Où Tu le veux !

J'irai, je le promets."

J. Plaetevoet

FIN

Comments

[Betty]

Je relis ton commentaire et peut être je le relie aussi. Un parfum d'expérience puissant tu dis, ou alors, c'est un parfum qui endort, comme ses massages... et suis je "comateuse" en ma vie... j'écris comme une litanie - je souris - bah! peu importe, rares sont les personnes qui lisent sur l'écran.

J'aime tes petits mots sur Dieu et sur ce qu'Il recouvre dans ta vie, sans doute aussi.

Partout où il est, on s'y retrouve.