Rencontre 7

L'Inépuisable
( extaits )

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Alors, il nous faut devenir autre.

C'est l'indispensable exigence qui engendre toute survie. Ainsi,  nous déterminons le mutisme, en même temps que nos sanglots et notre conversion s'inscrit dans le lit de nos larmes.
Comment dire l'Indicible sans que les mots ne cillent, pris au piège de leurs limites, enchevêtrés dans leur finitude ?
Aucun mot ne sera jamais assez juste pour dire l'Absolu, assez grand pour le contenir. Car l'Absolu ne s'écrit pas, ni ne s'invente. Il se rêve pour la plupart. Pour certains seulement, il se vit.

C'est au fond de l'abysse que Dieu nous convie au repos. Dieu est toujours au bout du désespoir. Dans la terre de nos carences et de nos pénuries, dans le désert de nos fadeurs et de nos tares, sous la poussière de nos doutes, au point culminant de nos hontes et de nos trahisons. Quand on croit qu'il n'y a plus rien que le rien, lorsque l'esprit lui-même semble nous délaisser, Dieu est là.
Il nous invite à nous défaire de nos souffrances, et à les Lui confier, ainsi que l'on confie en temps de crise, ses biens au mont de piété, parce qu'il faut bien survivre. Mais la crise passée, souvent on s'aperçoit qu'ils sont périmés, dépassés, et l'on accepte mieux de s'en déposséder.
C'est sa leçon : ne rien amasser, pas même les questions, surtout pas les réponses. Pas de calculs, ni de projets non plus. Seulement la confiance dans le présent et l'ouverture à La Présence.

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....Il faudrait cesser nos complicités avec les ténèbres et déconditionner nos douteuses humanités. Attendre enfin que les mots, trop falots, descendent de leurs barricades ou de leur sycomore, et se laissent visiter par la grâce.

J. Plaetevoet

............à suivre